La blessure en course à pied, la hantise de tout runner… Et pourtant, nombreux sont les sportifs à y être confrontés, au moins une fois dans leur vie. La course à pied est un sport à impact, sollicitant fortement tendons, muscles et articulations. Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une blessure en cas d’entraînement inadéquat, de sur-sollicitation de notre corps ou tout simplement parce que l’on a continué à s’entraîner malgré de petites douleurs, à première vue « sans gravité ».
Alors ça y est, le verdict est sans appel, la blessure est là. La tentation première est bien sûr de se prendre la tête dans les mains et de croire que tout le malheur du monde s’est abattu sur nos épaules. En même temps, devoir s’arrêter brusquement après des semaines de préparation à une course importante, c’est un coup dur pour le moral. Dramatique, le coureur ? Non, surtout passionné ! Malheureusement, chaque blessure s’accompagnera forcément d’une période de convalescence, pendant laquelle vous devrez lever le pied. Voici quelques conseils pour vivre le mieux possible cette période difficile.
La consultation médicale
Il est prudent de consulter son médecin dès que de petites douleurs apparaissent pendant la course, surtout si celles-ci sont gênantes et répétées. En effet, choisir de les ignorer, c’est prendre le risque qu’elles se transforment en blessure plus sérieuse.
La douleur est un signal d’alerte pour le corps. Elle nous indique que quelque chose ne va pas et elle devrait toujours être écoutée. Si, malgré une période de repos, la gêne revient systématiquement, alors il est temps de consulter.
Dans un premier temps, votre généraliste (ou mieux, votre médecin du sport) pourra analyser votre situation et vous prescrire, si nécessaire, des examens complémentaires. Dans les cas les plus délicats, il pourra également vous diriger vers d’autres professionnels de santé (podologue, rhumatologue, kinésithérapeute…) L’ensemble des examens médicaux doit aboutir à un diagnostic précis, afin d’optimiser au maximum la récupération et le traitement.
L’intervalle entre les différents rendez-vous médicaux peut être (très) long. Il faut à tout prix s’armer de patience et ne pas se lancer dans l’auto-diagnostic ou l’auto-médication. Attention aussi à la reprise de la course « pour voir » sans aval médical. Pensez toujours qu’une lésion non cicatrisée peut s’aggraver… et décupler le temps de repos.
Pour vous aider à patienter, soyez pro-actif ! Prenez vos rendez-vous médicaux le plus à l’avance possible, et prenez-même dans la foulée un rendez-vous de contrôle, afin de faire un bilan avec votre médecin après la période de repos.
Analyser ses erreurs
Oui, vous êtes blessé. Mais savez-vous pourquoi ? S’il est difficile de retracer toute la genèse d’une blessure, il est possible d’analyser ses circonstances d’apparition. Beaucoup de blessures font suite à un entraînement trop intense, par exemple. En course à pied, notamment, nous répétons tout le temps le même mouvement. Le corps a donc besoin d’un temps d’adaptation avant de pouvoir enregistrer de nouvelles distances.
Avez-vous augmenté brusquement votre kilométrage hebdomadaire ? Ou attendu trop longtemps avant de changer vos baskets usées ? Vous êtes-vous lancé dans une course difficile sans préparation adéquate ? Avez-vous ignoré les temps de repos prévus par votre plan d’entraînement ? Ou ignoré vos douleurs ? Avez-vous changé votre équipement récemment ?
En se posant les bonnes questions, on peut adopter un regard critique sur nos habitudes. En dégageant les possibles éléments déclencheurs, on peut mettre le doigt sur ce qu’il n’allait pas. La blessure n’est donc plus vue comme un coup de malchance, mais bien comme le résultat de plusieurs dysfonctionnements (internes et externes). Psychologiquement, elle est donc plus facile à accepter… Et on est sûr de ne pas refaire les mêmes erreurs par la suite !
A mon sens, ce petit travail d’analyse est vraiment nécessaire pour aller de l’avant. Il permet aussi de dégager du positif d’une situation désagréable.
Le temps de repos
Qui dit blessure, dit REPOS. Mais attention, il ne s’agit pas nécessairement d’un repos strict, avec une interdiction totale de faire du sport pendant une durée déterminée. Ça, c’est au médecin d’en décider. N’hésitez pas à en discuter avec lui. En fonction de votre lésion (d’où l’importance d’un bon diagnostic), vous pourrez pratiquer d’autres sports en parallèle, voire même courir encore un peu, en diminuant les distances.
Quoi qu’il arrive, il ne faut pas voir le repos comme une fatalité. Oui, c’est dur de laisser de côté son sport préféré pendant quelque temps, mais il est nécessaire pour pouvoir reprendre sans risque. Il faut au contraire profiter de la blessure pour essayer d’autres activités et se renforcer (toujours avec approbation médicale). Le cyclisme ou la natation par exemple sont des sports moins traumatisants qui permettent de garder une certaine forme physique. En parallèle, des séances de cardio training ou de musculation sont tout à fait adaptées pour renforcer ses faiblesses et ne pas trop perdre en souffle. Il existe de nombreux exercices qui ne nécessitent pas de sauter ou de courir et qui font quand même bien travailler.
Et si vraiment, votre médecin vous déconseille toute activité sportive, quelle quelle soit, essayez de voir le bon côté des choses. Une pause annuelle permet de recharger les batteries, de récupérer, chose qu’on ne pense pas souvent à faire pendant l’année. C’est également l’occasion de prendre soin de soi. Sans toutes ces activités sportives, on a plus de temps devant soi : alors hop, on choisit des activités qui nous font du bien (cinéma, hammam, lecture…) et on arrêter de ressasser. Avec le moral en hausse, le temps de repos passe un peu plus vite, c’est promis.
Les soins
Après avoir identifié votre problème, votre médecin vous proposera un traitement adapté. Il existe une multitude de traitements et de plans de rééducation, adaptés à chaque situation. Ce n’est pas mon rôle d’en parler ici, bien sûr.
Je voulais juste revenir sur les soins basiques que tout coureur peut utiliser pour faciliter son confort et donner un coup de pouce à la guérison.
- La cryothérapie : c’est tout simplement l’utilisation du froid sur les zones douloureuses. Le froid a des effets anti-inflammatoires, anti-douleur et anti-oedémateux intéressants. En période de convalescence, et particulièrement en phase aigüe de la blessure (dès les premiers symptômes), pensez-y. Ça ne coûte presque rien (prévoir une poche de glace ou un sachet de petits pois) et c’est très efficace.
- Les massages : ils sont très bénéfiques pour relâcher les tensions et soulager les zones douloureuses. A l’aide d’une huile végétale (jojoba, amande douce…) et pourquoi pas quelques huiles essentielles, ils peuvent être pratiqués à la maison. Vous pouvez même mettre votre chéri(e) à contribution ! Vous trouvez quelques exemples d’auto-massages ici en vidéo.
- Les crèmes et onguents : le médecin prescrira peut-être l’utilisation d’une crème anti-inflammatoire. Je suis pour ma part adepte des soins naturels, qui m’accompagnent systématiquement en cas de courbatures, de petite gêne ou même de grosse douleur. Vous l’aurez certainement compris si vous vous baladez souvent ici ou sur mon compte Instagram, mais je suis fan de toute la gamme du Père Jean, des Artistes de la Nature. Des soins bio et très efficaces, aussi bien en prévention qu’en curatif.
Mon expérience
Je souffre d’une tendinite du fascia lata (le fameux syndrome de l’essuie-glace) depuis juin dernier. Ma tendinite n’est pas apparue brutalement, mais plutôt de façon insidieuse. Néanmoins, elle s’est déclarée peu de temps après mon dernier trail, une épreuve assez « costaud » pour mon niveau de pratique.
Même si je me suis entraînée consciencieusement et en faisant de mon mieux, je crois que je n’avais pas suffisamment préparé mon corps au dénivelé du jour J. Pendant le trail, j’ai commencé à ressentir une gêne aux genoux dans les descentes après 2h de course environ. Rien de très douloureux, mais c’était certainement un des premiers messages d’alarme de mon corps. Ce qui est curieux, c’est que la douleur n’est pas réapparue lorsque de ma première sortie running post-trail (à J+15) mais plutôt à la 2ème sortie, un mois après. Les circonstances d’apparition de ma tendinite sont donc assez floues… Mais en analysant mieux ma pratique, mes chaussures et ma conformation, je trouve que les éléments « se tiennent ».
Le plus dur fut d’accepter un temps de repos très long (plus de 3 mois sans courir) et une angoisse grandissante, voyant que je ne m’en sortais pas. Aujourd’hui, je ne me considère toujours pas guérie. Grâce à ma genouillère et aux soins locaux, je peux recourir de petites distances, mais la douleur finit immanquablement par se réveiller. Pendant mes mois de convalescence, j’ai essayé au maximum de garder le moral. Je me suis concentrée sur le renforcement musculaire, et cela m’a fait un bien fou ! J’ai gagné en tonicité et en puissance, et je n’ai pas (trop) perdu en souffle grâce à cela. Le chemin est encore long jusqu’à la guérison complète, mais je n’ai jamais cessé d’y croire !
Bilan
Au bilan, la gestion d’une blessure est quelque chose de très complexe. La période de convalescence met nos nerfs de coureur à rude épreuve… Mais il faut garder le moral ! Il s’agit d’une épreuve comme une autre, dont on tire forcément des enseignements. N’hésitez pas à échanger sur le sujet et à solliciter plusieurs avis médicaux si nécessaire. Je serais pour ma part ravie de discuter avec vous de vos astuces pour gérer vos blessures et vous remettre sur pied plus rapidement !
Le Blog de Lily
J’ai déjà vécu une blessure à l’entrainement et c’est vrai que j’ai très mal vécu le temps de repos ! Mais il faut savoir patienter pour devenir meilleur !
Rhapsody in Green
Coucou, oui, tu as raison, il faut prendre son mal en patience !
J’espère que tu as bien récupéré de ta blessure et qu’il n’y a aucune rechute ! bisous