Vous le savez peut-être si vous me suivez sur Instagram, mais je m’entraîne avec un coach depuis le marathon de Paris. Autodidacte jusque là, j’ai ressenti le besoin de confier mes entraînements à quelqu’un de qualifié. Je me doutais bien que les plans tout faits que l’on peut trouver sur Internet n’étaient pas l’idéal pour progresser. Et justement, j’en avais marre de stagner autant au niveau de mes performances.
Après le marathon, donc, nous avons choisi avec mon entraîneur de réapprendre à mes jambes à courir vite. En effet, un des problèmes que rencontrent souvent les marathoniens, c’est une chute de vitesse une fois la course passée. Pour ma part, je n’ai pas été épargnée ! Je n’arrivais tout simplement plus à avancer et mon cardio s’affolait beaucoup plus vite que d’habitude. Pas de panique, nous avons repris les choses en main, avec notamment un gros travail de VMA. Et puis, les semaines passant, il a fallu à réfléchir à un objectif de course. Nous avons convenu qu’un semi-marathon serait une bonne transition après Paris et nous avons choisi celui de Phalempin, connu pour son parcours très agréable.
Quel objectif ?
J’ai cru mourir de chaud le jour du marathon ; même chose pour certaines courses de l’année dernière. Après ces mauvaises expériences, je me suis juré de ne plus m’infliger d’effort important sous la chaleur. Le semi-marathon de Phalempin étant placé début juillet (et la canicule n’étant pas très loin), j’ai un peu freiné des quatre fers quand mon entraîneur m’a poussée à aller chercher un chrono.
Dans ma tête, ce serait impossible si les conditions étaient mauvaises et puis je ne me sentais pas suffisamment prête. Justement à cause de la chaleur, je n’ai pas pu tenir les entraînements type fractionnés longs et je n’ai fait aucune sortie longue de plus de 10 km depuis Paris. Alors le chrono… Je n’avais pas tellement envie d’y penser. Par contre, je me suis dit que ce serait bien de « confirmer » mon chrono de 2 heures réalisé à Bordeaux l’année dernière. Un objectif pas trop ambitieux pour ne pas risquer la déception à l’arrivée…
Alors quinze jours avant le semi-marathon, j’ai consulté frénétiquement l’application Météo de mon téléphone. Par chance, le temps annoncé était plutôt couvert, avec des températures ne dépassant pas 19-20°C. Conditions suffisamment clémentes pour un chrono ? Allez, je vous raconte la course !
Le jour J : un retrait des dossards épique
Nous avons passé la nuit à Lille avec Guillaume, afin de nous éviter de faire la route de très bonne heure le dimanche. Le départ étant à 10 heures, nous avons prévu 1 heure de marge pour récupérer les dossards et s’échauffer. Nous nous sommes garés sur le parking prévu et avons suivi les panneaux pour rejoindre les guichets. Sauf que ce que l’on ne nous avait pas dit, c’est que ceux-ci étaient situés à plus d’un kilomètre des voitures ! Alors hop, 10-15 minutes de marche dans un sens… Retrait des dossards… Et de nouveau 10-15 minutes de marche pour déposer les affaires à la voiture… Pas le temps de s’éterniser, il faut déjà rejoindre la ligne de départ. Tiens d’ailleurs, elle est où celle-là ?
Eh bien nouvelle (mauvaise) surprise, celle-ci est encore plus éloignée des voitures. Je n’ai pas compté mais elle devait bien être à au moins deux kilomètres. Plus question de marcher, nous trottinons (plutôt activement même) en jetant des coups d’œil à nos montres. On entend au micro que les handisports sont déjà partis… Aie, il faut encore plus se dépêcher. Guillaume me lâche en courant pour tenter de rejoindre son SAS (spoil : peine perdue) pendant que je me glisse parmi les coureurs du SAS « moins de deux heures ». J’aperçois sur le côté un bac d’eau avec des éponges : j’en profite pour m’arroser entièrement. Il ne fait pas trop chaud (pour l’instant) mais le temps est très lourd. Et puis 20 degrés, ça sort un peu de ma zone de confort pour une course quand même. Je n’ai pas le temps de réfléchir à ma stratégie que tout mon SAS avance vers la ligne de départ. Bon… on dirait que c’est parti !
Compte-rendu de course
Kilomètres 0-5 : Cela bouchonne dès le départ et je regarde un peu désespérée mon allure de tortue s’afficher sur ma montre. Je double comme je peux en passant sur les côtés mais j’ai du mal à me faufiler entre les coureurs. Je suis étonnée de constater que les coureurs partent plutôt tranquillement. D’habitude, ça part fort et je me fais vite distancer.
Le premier kilomètre est passé en 5’47, je limite la casse mais il me faut relancer. Heureusement, à partir du deuxième kilomètre, les coureurs se dispersent et je peux prendre un rythme plus confortable. La course commence vraiment pour moi. Nous passons en bordure de forêt, il y a de l’ombre et les avenues sont larges. C’est vrai que le parcours est agréable ! Pour rattraper les secondes perdues, je me cale sur un rythme de 5’35/km que je n’ai pas de difficultés à tenir. Cela me rassure pour la suite.
Je me sens plutôt bien, le souffle est facile, même si je n’aurais pas été contre un peu plus de fraîcheur. Heureusement, il y a plusieurs bacs d’eau disposés tout le long du parcours et j’en profite à chaque fois. A l’arrivée au premier ravitaillement, je préfère m’arrêter quelques secondes pour boire – je commençais à avoir soif.
Kilomètres 5-10 : J’ai perdu un peu de temps au ravitaillement, mais cela ne m’inquiète pas plus que cela. J’accélère un peu l’allure pour compenser. Je me sens toujours bien. Il y a quelques faux-plats et le vent souffle un peu dans les montées, mais je garde le rythme. Même s’il n’est pas plat, le parcours reste facile, pas monotone et il y a une juste proportion de coureurs/bénévoles/spectateurs.
A partir du 9ème kilomètre, je commence à avoir une petite baisse de régime. Le rythme est toujours bon mais je me sens lourde et je commence à ne plus y voir très clair. Certes, je me prends le vent de face à ce moment là, mais je ne comprends pas pourquoi je me traine alors que je ne suis pas essoufflée. Ou plutôt si, je comprends que je suis en train de faire une belle migraine ophtalmique… Tout comme à Paris. Mais zut à la fin, je suis maudite ! Je n’en avais pas fait une seule depuis et bien sûr, il faut que ça m’arrive le jour de la course.
Je sers les dents jusqu’aux ravitaillements et puis je m’arrête complètement (10ème km passé en 56 minutes). Je meurs de soif, j’avale une bouteille d’eau entière d’une traite. Je sais que ce n’est pas très bon mais je me sens vraiment mal à ce moment là. Je croque dans un sucre pour me donner un petit coup de fouet mais je sens le début des grosses galères arriver. Mon champ de vision est complètement brouillé, j’ai mal au crâne, avec une nausée en prime. Mon dieu que les 11 kilomètres suivants vont être longs… Bien sûr, l’idée d’abandonner m’effleure l’esprit un moment mais je refuse de m’y résoudre.
Kilomètres 10-15 : A cause de ma migraine, je me suis arrêtée presque quatre minutes sur le stand du ravitaillement. C’est énorme et je sais que je ne pourrai jamais rattraper tout ça. Je reprends ma course tout doucement, en essayant d’oublier la douleur et le sang qui bat dans mes tempes. Pendant les kilomètres suivants, c’est le grand bazar dans ma tête. Je n’y vois pas grand chose, je suis un peu désorientée et je ne prête pas la moindre attention au parcours. Tout ce que je sais, c’est que j’avance et que plus j’avance, plus mes jambes se délient.
J’arrive au dernier ravitaillement, celui du 15ème, un peu plus fraîche qu’il y a 30 minutes. J’en profite pour boire une deuxième bouteille d’eau, car je sais que c’est la dernière que j’aurai avant l’arrivée. Et je continue.
Petit moment de souffrance sur le sprint final
Kilomètres 15-21 : C’est officiel, je me sens mieux. J’ai mal au crâne, mais j’ai retrouvé ma vision périphérique. Je me paie le luxe d’accélérer : les jambes répondent bien, je ne suis pas essoufflée. Du coup je double beaucoup de monde et à l’inverse, je ne me fais plus doubler depuis un moment. Cela me remonte un peu le moral et je suis surprise de pouvoir encore enchaîner les kilomètres en moins 5’40/km. Merci la préparation marathon, qui m’a fait gagner en endurance !
Forcément, sur la fin, c’est un peu long… Et j’ai hâte d’arriver. Le vingtième et le vingt-et-unième kilomètres seront un peu plus lents que les précédents, mais cela m’est un peu égal. Enfin, je finis par apercevoir l’arche d’arrivée ! Je lâche les chevaux dans un petit sprint final qui m’aura permis de doubler encore trois personnes. J’entends mon coach qui m’encourage de l’autre côté de la barrière… Et ça y est, je suis finisher de mon cinquième semi-marathon, en 2h05’06.
Bilan
Évidemment, je suis passée plutôt loin d’un chrono… Et j’ai subi toute une partie de la course à cause de ma migraine. Mais curieusement, je ne suis pas si déçue de moi. Cette course m’a prouvé que j’avais quand même acquis une bonne base d’endurance et que j’avais progressé en vitesse malgré tout (parce que franchement, j’aurais pu partir sur un rythme plus rapide, je ne me suis pas trop poussée). Je la vois comme un bon entraînement… et de bon augure pour la suite. Je ne m’étais pas fixé réellement d’objectif. Ça, ce sera pour l’automne prochain !
Maintenant, je vais profiter de tout l’été pour continuer à progresser, pour me reposer et pour arriver fraîche et en forme à la rentrée ! Et vous, quels sont vos objectifs sportifs de l’été ?
Myrtilla
Eh ben chapeau ! ça ne devait pas être facile de courir autant de km avec cette chaleur ! T’as bien fait de boire beaucoup et de t’arrêter, et ma foi tant pis pour le chrono, ta santé est plus importante ! En tous cas bravo, 2h05 c’est super bien, j’aimerais beaucoup viser au moins 2h10 moi, mais j’ai déjà de la peine à passer les 10km en moins d’une heure 🙁 Je dois encore m’entraîner, mais tes temps me font rêver 😉
Rhapsody in Green
Tu as raison, il faut toujours privilégier la santé !
Viser 2h10 c’est déjà un joli objectif et je suis sûre qu’il est à ta portée ! Avec de l’entraînement bien sûr, surtout pour tenir dans la durée, mais tu en es capable 😀 Moi je voudrais finir en 1h50 avant la fin de l’automne, mais je vais devoir redoubler d’efforts ! Bisous
Elise
Bravo pour ton 5e semi, ca en fait des kilomètres.
La migraine c’est pas sympa … faut pas que ça devienne une habitude, hein !
Peu importe le chrono ça fait un bon entraînement et puis tu gagnes en expérience à chaque course.
Mon objectif ce sera de préparer un troisième semi, pour travailler l’endurance avant le marathon l’année prochaine. Et surtout, mon autre objectif c’est d’apprendre à me déstresser du chrono pour profiter plus des courses officielles ! (Gros changement pour moi). J’ai essayé sur la dernière course (un 10km) mais rien à faire, j’étais encore focalisée sur mon temps … là je vais essayer de garder en tête l’endurance et rien d’autre. C’est pas aussi facile que ça en a l’air, de se détendre ! 😉
Quelle est ta prochaine course et ton objectif ? Tu aimes les fractionnés à fond avec le coach ? ^^
Rhapsody in Green
Oui les kilomètres s’accumulent ^^ J’espère que 2017 sera une belle année mais c’est bien parti !
Je te comprends pour le chrono, c’est vrai que moi aussi je ne peux pas m’empêcher d’avoir un petit stress avant chaque début de course. Cela va être le cas pour les courses d’automne notamment où je vais avoir envie de faire un temps. Mais bon je me suis tapé tellement de déconvenues maintenant que je dédramatise à fond un mauvais chrono. Ce n’est pas grave et la vie continue 😛
Je n’ai pas fixé ma prochaine course… Probablement un 10 km à la rentrée (objectif 50 minutes ? ahah on verra bien !) et à suivre, un autre semi-marathon (1h50 ? 1h55 ?). En fait je sens que je progresse (enfin ! youpi lol !) mais j’ai beaucoup de mal à évaluer mon niveau actuel. Je me déchire pendant les fractionnés, une partie de moi aime bien (surtout quand les séances passent bien), l’autre partie appréhende un peu… Mon coach me propose des séances vraiment dures donc ça porte les fruits mais j’ai toujours peur de griller les étapes.
Super pour ton troisième semi, effectivement je pense que c’est une bonne idée de commencer à taper des sorties longues avant le marathon. Je pense que ça a été une de mes erreurs, de ne pas avoir fait assez « de caisse » avant (bon, en même temps j’étais blessée). Donc tous les kilomètres que tu vas pouvoir faire 6 mois avant ton marathon vont déjà commencer à te préparer.
Ah et pour les migraines, mon dieu mon dernier trail a été une énorme catastrophe de ce côté là (jamais 2 sans 3 hein… pffff) donc il va absolument falloir que je trouve une solution. Je raconterai ça dans le compte-rendu. Bisous Elise !
The MarSienne
Hello Astrid,
Décidément, tu n’as vraiment pas de chance avec tes migraines. Serait-ce lié au stress de la course car c’est toujours pendant des compétitions que tu en as? J’espère que l’automne portera ses fruits pour toi mais je ne doute pas que tu vas progresser.
De mon côté, je suis complètement en stand-by côté course à pied car je suis enceinte. C’était un projet désiré donc je suis contente mais j’avoue que je suis déçue de ne pas pouvoir courir la fameuse course dans ma ville qui a toujours lieu en décembre car cette année c’est la 40ème. Atteindre les 10km (j’étais à 9,2 km ce printemps) est donc un objectif pour fin 2018 ou même 2019 et je ne me mettrai aucune pression car mes priorités vont changer 🙂
Bonnes vacances!!! Bisous
Rhapsody in Green
Avec beaucoup trop de retard : félicitations !! Je suis super contente pour toi. Je comprends que ça chamboule ton planning sportive, mais c’est une autre aventure qui t’attend 🙂 Comme tu dis, pas de pression. Gros bisous